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quand tu étais bébé...
Vendredi matin, je fais la cage parce que je ne pourrais pas la faire dimanche, parce que je travaille ce week end... je t'ai mi sur le plateau où je dispose ta gamelle et tes friandises... tu ne savais plus où s'était, cela m'a fait bizarre, je t'ai dirigé, mais tu m'a semblé tout mou. Cela faisait une semaine que tu ne bougeais plus beaucoup. mais je me disais tout simplement que tu veillissais... en te quittant, je me suis dit... si ca se trouve la prochaine fois que je ferai la cage, ce sera pour la ranger.
hier, ma mère m'appelle en me disant que tu vas très mal, et je ne suis pas là... je n'y crois pas, je me dis que tu pourra attendre que je sois là, ca ne doit pas être si grave... mais, mon père me fait écouter ta respiration au téléphone : tu fais un tel bruit, je ne m'imaginais pas cela... je comprend qu'il te reste peu de temps. je n'ai pas le droit, mais peu m'importe, je demande à mon père de t'amener au près de moi, à la maison de retraite, au plus vite. tu arrives dans la voiture... par la déesse, dans quel état tu es. tu gis au fond de ta malette de transport, sur le flan, tu fais un tel bruit pour respirer...
je t'emène dans ma chambre, je te prend dans mes bras, et t'entoure de mon gilet, ta tête repose à la naissance de mes deux seins, je peux te regarder, à m'en écorcher les yeux, je sais qu'il ne nous reste que peu de temps... quelques heures, une journée... tiendras tu la nuit prochaine ? Je me dis que si c'est le cas, je serai chargée pour repartir chez moi lundi matin, parce que j'aurai aussi mes valises, comment ferais je pour ne pas que tu sois secoué (si j'avais su...)...
Donc tu es tout contre moi, je te sens respirer si difficilement. par moment, tu ne fais plus de bruit, et je crois que ca y est, puis quelques minutes après ca reprend. je te sens si mal, qui lutte. je te dis "ca y es tu es dans mes bras, avec maman, endors toi mon chéri, repose toi, tu vas t'endormir tout doucement, tu ne reviendra pas auprès de moi, mais tu reverra ton frère...". mais rien n'y fais, je ne peux rien faire pour t'apaiser, et tu résistes encore et encore. tu es si mou, que si je te bouge, ta tête balotte, tu ne peux plus te tenir. Je prie... je prie, pour que la Déesse qui donne le jour, et accueil dans la mort t'emporte en son sein, qu'elle t'apporte paix, félicité et amour, qu'elle te berce... cela a prit une heure. une heure d'agonie. puis, tu te crispe, ta queue et tes pattes font des mouvements désordonnés, je ne comprend pas. qu'as tu ? tu veux te gratter, tu n'y arrive pas ? je te gratte le ventre. mais, tout d'un coup, je sens ton corps entier qui se tend, tu soulèves la tête, me regarde, je panique. puis tu te détends, et ton regard... tu me regarde toujours, mais c'est comme si c'était sans intention... et là, je comprend, tu me regarde... sans vie.
tu est partit. est ce vrai, ou est ce que je me trompe ? je n'ai pas de stétoscope comme chez le vétérinaire pour savoir si ton coeur bat toujours. je sens encore des muscles bouger à la base de ta queue, je sais que c'est nerveux, c'est ce que je le vétérinaire disait pour mon chien et pour ton frère, mais, et si je me trompais : je ne voudrai pas te remettre dans ta malette, si tu n'es pas partit, et que tu sois seul au moment où... cela ne fait qu'une heure que tu es contre moi, comment cela aurait il pu arriver si vite ? je te garde contre moi encore une heure, mais je sens ton corps se refroidir, tu ne bouge plus, tes yeux ne bouge plus, ton ventre ne se soulève plus. mais je ne te vois pas très bien. je me décide à contre coeur à me séparer de toi, je te pose sur le lit, pour mieux voir si tu respire pas un tout petit peu... mais, non, tu es inerte, tu ne bouge plus, tu es tout mou (comme ton frère lorsque le vétérinaire avait les piqures pour l'endormir, juste avant...). je n'ai plus d'espoir, tu es parti. je suis soulagée, et en même temps, je me sens vide. Mon chien était avant tout le chien de ma mère, ma chienne est avant tout attachée à mon père : toi et ton frère, vous étiez mes animaux, mes chéris, à moi et rien qu'à moi. vous êtes partis tous les deux, qui me tiendra compagnie le soir, sur qui je vais veiller maintenant ?
je rappelle mon père pour qu'il vienne te chercher, je ne peux pas te garder jusqu'à demain matin. j'ai trop de chaleur, tu te dégraderai trop vite. ils te mettront dans la cave, au frais, jusque lundi. Je reste toute la journée à regarder la télé sans la voir, je me sens comme absente de moi même et du monde, en état de choc . mon père m'appelle, me dit qu'il t'a mit dans la boite ("avant que tu sois rigide", je me serais passé de ce détail connu mais désagréable quand même).mouvement de colère : mais comment a t il pu, c'était à moi de faire ca ! c'est moi ta maman ! mais... je comprend son geste, et ce matin, je vois qu'il t'a bien installé. Il a fait comme j'avais fait pour ton frère, avec de la litière au fond de la boite, et le petit gateaux, que tu aimes tant, entre tes petites pattes (pour ton frère c'était un croc'banane). ce matin... tu es tout froid et tout dur. cela me surprendra toujours comme le corps peut passer de la vie à la non personnalisation de la mort. et pourtant, pourtant, tu es toujours mon bébé, pour quelques heures encore. je caresse se corps froid, en me disant que si j'avais des pouvoirs, rien que de passer ma main, j'y ramenerai la chaleur, et ferai battre ton petit coeur. c'est impossible, je le sais, ce pouvoir n'est accordé qu'aux dieux...
tu est dans la cave, avec des bougies tout autour de toi, et une photo de ton frère. je sais qu'il t'attend mon petit. tu as été un bon petit rat. tu as mordu quelques fois, souvent, mais tu veillais sur ton frère, et tu me calinais souvent. tu étais tout doux, et si beaux. Mais chaque être va un jour auprès de la Déesse. tu y sera heureux, crois moi, elle me l'a montré... deux fois !
tout à l'heure, je vais briquer la cage et la ranger, comme je l'avais pressentit si fort. votre chambre restera désormais ouverte (elle était fermée à cause d'Abby, ma chienne), elle sera vide.
Ensuite, je vais creuser le trou, c'est une tache interminable.
puis mon père arrivera, ma mère sera là, ma chienne aussi. et te déposera à coté de ton frère, et auprès de nous, là où tu ne quittera pas notre vue... on reposera la terre sur toi. tu aura disparu pour toujours. Mais pas de mon coeur, tout comme ton frère, et Haro que vous n'avez pas connu. Il n'y aura pas d'autre rat comme toi.
Il y a des jours funestes comme cela, que l'on aimerai bien voir se terminer au plus vite. Mais il faut en passer par là, parce que la vie est un cycle, que tout cycle a des étapes, et que la mort en une. même si cela fait souffrir ceux qui restent.
Je pense avoir pas mal souffert dans ma vie, tu es une douleur de plus, un être qui me manquera en plus. aujourd'hui je me sens très mal. pas envie de parler, même à mes parents qui font tout pour me soutenir (parce que je sais qu'à trop ouvrir la bouche, je risquerai de crier, de craquer), tout le monde m'ennuie, me saoul d'une vie dont j'aimerai me faire parenthèse aujourd'hui. j'ai besoin de coton, ou de violence, mais l'entre deux, n'a pas de place pour moi. oui, aujourd'hui, je vais mal, parce que je ne supporte pas la mort, qui emène loin de moi les êtres que j'aime. Mais je sais, que j'ai déjà souffert, que je souffrirai encore. j'en ai vu d'autre, et en verrai encore. mais tu manquera à mes cotés...
j'ai encore aujourd'hui une trace de griffure que tu as faite autour de mon poignet il y a plusieurs semaines (mois ?) déjà. à peine plus foncée que ma peau, je la voit parce que je sais qu'elle est là, quelqu'un d'autre ne la verrait pas. je me souvient les picottements, ma peau toute gonflée, à cause d'une réaction allergique... et je t'ai maudi de m'avoir encore griffer (même si tu n'avais fait cela que pour te rattraper). Les traces restent incroyablement longtemps sur moi, surtout quand je saignen mais rarement aussi longtemps. aujourd'hui j'espère que cette petite trace, comme un coup de crayon couleur "à peine bronzée", ne partira jamais, qu'elle laissera une cicatrice, trace indélébile de toi...
Adieu, Caramel, bon petit, bon bébé...
ps : A toutes les personnes tentées de dire "pouf, ce n'est qu'un rat"... je vous arrête tout de suite, pas la peine de laisser un com' parce qu'on me la déjà faite aujourd'hui celle là ! je n'ai qu'une chose à répondre :"je vous méprise, vous n'avez aucun respect pour les être qui peuplent ce monde", et ensuite... "vous manquez de compassion, et par conséquent... vous manquez tout simplement d'humanité, et je n'ai que faire de vous". oui, mon bébé, mon petit, n'était JUSTE qu'un rat... un rat, ET ALORS ? peu de gens partage ma peine parce que peu de personnes sont tristes de la disparation de Caramel, mais certaines personnes, celles qui tiennent à moi, on de la peine pour moi, ou au moins de la compassion. ce sont les personnes qui sont importantes pour moi, celle que j'ai envie d'entendre, qui me témoigne de la tendresse et du soutient. Parfois même, elles sont brusques, et je leur en veux un peu, mais, elles le sont par souci pour moi.
vous, qui n'êtes même pas capable de comprendre ce que vous venez de lire, ni même qui, sans comprendre êtes capable de compassion... nous n'avons rien à nous dire, parce que voyez vous, moi, je compatirai avec quelqu'un qui vient de perdre sa fourmis préférée, peut être même que j'aurai de la peine, parce qu'un être, aussi petit soit il disparait de cette planête !
Nous sommes fondamentalement différents, moi... je suis Humaine.
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